
Le 27 mars prochain, l’Assemblée Nationale du Cameroun accueillera une séance plénière spéciale décisive sur la domestication du Protocole de Maputo, un texte clé pour la promotion des droits des femmes en Afrique. Au cœur des débats, l’article 14, qui consacre le droit des femmes à la santé et au contrôle de leurs fonctions reproductives. Ratifié en 2009 par le Cameroun, ce protocole n’a toujours pas été pleinement intégré dans le cadre juridique national, privant ainsi des millions de Camerounaises de droits fondamentaux.
Un Enjeu de Santé Publique et de Droits Humains
L’article 14 du Protocole de Maputo impose aux États signataires de garantir :
- L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive : L’absence de soins obstétricaux d’urgence contribue à un taux de mortalité maternelle alarmant, notamment en milieu rural.
- L’éducation à la santé sexuelle et reproductive : En l’absence d’une information adéquate, les grossesses précoces et les infections sexuellement transmissibles (IST) continuent d’affecter gravement les jeunes filles.
- La protection contre les pratiques traditionnelles néfastes : Mariages précoces et mutilations génitales féminines persistent dans plusieurs régions du pays, menaçant l’intégrité physique et psychologique des jeunes filles.
- L’accès aux services d’avortement sécurisé en cas de nécessité : Le cadre légal actuel pousse des milliers de femmes vers des avortements clandestins, principale cause de mortalité maternelle évitable.
- La prévention des IST et du VIH/SIDA : Les jeunes filles, particulièrement vulnérables, peinent encore à accéder aux services de prévention et de prise en charge.
La Séance Plénière du 27 Mars : Une Opportunité Historique
Face à ces réalités alarmantes, la séance plénière du 27 mars 2025 représente une opportunité cruciale pour les parlementaires camerounais de traduire leurs engagements en actions concrètes.
À travers une domestication complète de l’article 14, le Cameroun :
- Sauverait des vies en encadrant légalement l’accès aux soins de santé reproductive.
- Renforcerait l’autonomie des femmes et des jeunes filles grâce à une éducation sexuelle adaptée.
- Alignerait sa législation sur ses engagements internationaux, consolidant ainsi son rôle de leader en matière de droits humains.
- Protégerait les jeunes générations des pratiques néfastes et des violences basées sur le genre.
Un Appel à l’Action pour un Cameroun où les femmes ont davantage accès aux services de santé
Les attentes autour de cette plénière sont immenses. Députés, acteurs de la société civile et défenseurs des droits humains appellent à un vote courageux et progressiste pour garantir à chaque femme et fille camerounaise le droit de vivre en sécurité, d’accéder aux soins, et de faire des choix éclairés sur leur propre corps.
Le Cameroun a par cette occasion, l’opportunité d’écrire une nouvelle page de son histoire en matière de justice sociale et de santé publique. Le 27 mars, tous les regards seront tournés vers l’Assemblée Nationale. Vivement que les femmes aient plus de facilitées d’accès aux services de santé.